Beaucoup d’analystes estiment que les importations de carburant de l'Iran au Liban ont suscité trois défaites majeures pour l’Arabie saoudite.
En effet, les récents développements au Liban à savoir la défaite du blocus imposé contre le pays et l'arrivée de carburant iranien, ont changé la donne dans ce pays ; les États-Unis et leurs alliés au Liban voient pratiquement leurs cartes brûler. Entre autres, l'Arabie saoudite, qui essuie trois défaites majeures après l'arrivée du carburant iranien au Liban.
- Le premier échec concerne le projet d'obscurité totale au Liban. Selon les calculs saoudiens, alors que les écoles, les hôpitaux, et d'autres centres vitaux étaient en panne, les Libanais qui souffraient de graves problèmes économiques ainsi que de coupures d'eau et d'électricité, devaient naturellement se pencher sur les élections législatives, ce qui selon les responsables saoudiens auraient pu affecter le résultat des élections.
En raison de la pénurie de carburant, les centrales électriques libanaises et les boulangeries étaient fermées et le Liban était au bord d'une explosion socio-sécuritaire. Les pétroliers iraniens sont enfin arrivés pour résoudre la crise du carburant. Depuis quelques semaines, les cargaisons de carburant iranien arrivent au Liban et sont distribuées de manière organisée dans les centres vitaux, y compris les hôpitaux, les écoles et les centrales électriques.
L'Arabie saoudite savait que la crise libanaise serait presque résolue si le mazout iranien, le pétrole irakien, le gaz égyptien et l’électricité jordanienne arrivaient au Liban. Les problèmes de subsistance résolus, l'opinion publique libanaise a pu se concentrer sur la question de la corruption dans la banque centrale du pays. Riyad Salameh est l’accusé au premier degré de corruption et de pillage de biens et de dépôts libanais, et son attachement aux États-Unis et à leurs alliés n'est caché à personne.
L’arrivée du carburant iranien au Liban a premièrement pu déjouer le complot de l'Arabie saoudite et des États-Unis et de leurs alliés. Cet exploit a secondairement pu effacer l'éternel monopole des petites entreprises financées par certains politiciens. En troisième lieu, le carburant iranien a permis au Hezbollah d'entrer dans la filière libanaise de l'agriculture, de l'industrie et du tourisme en fournissant du carburant aux usines, aux hôtels, etc.
Dans cette étape, les Libanais ont découvert que celui qui les a sauvés, était le Hezbollah et ses alliés. Ainsi, la tentative de l'Arabie saoudite de se venger du Hezbollah lors des élections parlementaires libanaises a échoué.
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- La deuxième défaite de l'Arabie saoudite au Liban est liée à l'effondrement du projet de vide politique et à l'explosion sécuritaire qui s'ensuit. Avant la nomination de Najib Mikati au poste de Premier ministre du Liban, l'Arabie saoudite semblait s'opposer à Saad Hariri. Mais après la formation du gouvernement de Mikati, la position de Riyad montre que les Saoudiens n'ont aucune attitude positive envers le nouveau gouvernement libanais. Car ils sont totalement opposés à la sortie du Liban de l'impasse politique. En effet, elle souhaite un vide politique à l'ombre de l'effondrement financier pour le Liban ce qui conduira à une explosion sécuritaire complète et qui est largement conforme aux plans saoudiens.
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- Mais la troisième défaite de l'Arabie saoudite est due à la victoire d'honneur du Liban contre les efforts humiliants de l'Arabie saoudite. En effet après l’interdiction par l’Arabie saoudite de l’importation des produits libanais dans ce pays, Riyad s’attendait à ce que les agriculteurs libanais commencent à le supplier de revenir sur sa décision. Mais l’ignorance des Libanais en ce qui concerne la décision saoudienne a de plus en plus déçu les responsables saoudiens.
D’autre part, s’exprimant sur les entretiens de la semaine dernière entre le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman, une source française de haut rang a annoncé que l'Arabie saoudite insistait toujours sur sa position en ce qui concerne la question libanaise. « La domination du Hezbollah sur le Liban est la principale raison du refus de l'Arabie saoudite à aider le Liban », a rapporté la source.
Selon le rapport, l'Arabie saoudite a également partagé sa position avec les États-Unis.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, arrivé mardi à Paris, a déclaré avoir rencontré Le Drian pour discuter des dossiers libanais, tunisien et libyen.
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Le journal Annahar al Arabi citant des sources diplomatiques occidentales a écrit que les pourparlers sur les trois dossiers libanais, tunisien et libyen ont montré que ceux-ci représentent la priorité des deux parties.
Selon le rapport, la partie américaine a exprimé son fort désir de faire avancer le projet de transfert d'énergie de l'Egypte et de la Jordanie à travers la Syrie vers le Liban.
Il y a quelques jours, des sources libanaises ont déclaré à Al-Mayadeen que l'Arabie saoudite n'avait pas changé de position envers le Liban, depuis la formation du nouveau gouvernement et que le Premier ministre libanais Najib Mikati pensait à résoudre la crise libanaise à l’aide du Fonds monétaire international.
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La position de l'Arabie saoudite envers le Liban demeure rigide et Mikati espère que Riyad lève au moins l'interdiction de l’importation des marchandises libanaises et du voyage des citoyens libanais en Arabie Saoudite.
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